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Du côté de Clio

El camí més llarg per tornar a casa

30 Septembre 2015, 15:26pm

El camí més llarg per tornar a casa

La chute abyssale en 24h d'un homme à la dérive

El camí més llarg per tornar a casa, de Sergi Pérez (2015)

(Le chemin le plus long pour revenir à la maison)
Avec Borja Espinosa, Maria Ribera...
En compétition Cinespaña 2015

Joel se réveille, dans un état comateux. Son téléphone sonne : il se penche sous son lit  et le trouve parmi le capharnaüm de ses affaires. Il ne répond pas. Il appelle son chien, qui ne vient pas : il est mourant dans la salle de bain, complètement déshydraté. Joel doit l'amener chez le vétérinaire, et donc sortir de chez lui, chose qu'il ne fait pas depuis plusieurs jours. Il oublie les clés sur sa porte : il remuera toute la ville pour réussir à revenir dans son refuge...

Difficile d'évoquer ce film, tant il paraît simple alors qu'il est d'une complexité déconcertante. Et d'une terrible justesse, alors même qu'il nous choque par certaines de ses scènes. El camí més llarg per tornar a casa nous montre donc l'histoire de Joel, un homme qu'on pense être un pauvre type : il abandonne son chien dans un parc alors qu'il se meurt tout de même ! Mais bien qu'on ne puisse pas l'excuser, il faut chercher à savoir pourquoi il le fait. Le film ne nous le dira jamais, c'est à nous de chercher à trouver quelques réponses qui ne seront jamais que des hypothèses. Pourquoi Joel ne sort plus de chez lui depuis plusieurs jours par exemple ? On comprend qu'il est dans une souffrance terrible et qu'il rejette totalement l'aide de ceux qui l'aiment et qui pourraient l'accompagner. Il préfère affronter seul son désespoir, parce qu'il n'appartient qu'à lui. On pourrait penser et parler des heures sur la psychologie de ce personnage tant il semble complexe. Le deuil, la douleur sont des thèmes universels que Sergi Pérez parvient à merveille à démonter et à donner à voir comme une leçon de vie, puisque chacun de nous a été ou sera confronté à ce type de situation difficile.

L'acteur principal qui incarne le protagoniste est fabuleux : le film repose sur ses épaules, et il en est tout à fait conscient. Il parvient à nous faire saisir toutes les nuances de ce personnage en chute libre dans un abyme que l'on imagine irréversible. Pourtant, un déclic se fera lors du climax, et on parviendra à éprouver la première once d'humanité pour cet homme lors des dernières paroles... profondes et révélatrices.

Enfin, une critique : bien qu'Elvis, le chien du film, soit la pièce charnière de l'histoire, il est dommage de faire sentir autant de peine et de colère envers ce pauvre animal (qui n'aura pas été maltraité pendant le tournage, importante précision du générique !). Amoureux des animaux : s'abstenir, vous risquez de pousser des cris durant le visionnage...

Un chouette film, beau visuellement et extrêmement profond qu'il faudra méditer bien après l'avoir découvert !

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