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Du côté de Clio

Joy

4 Novembre 2016, 20:09pm

Le portrait d'une femme courage

Joy, de David O. Russell (2015)

Avec Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Bradley Cooper...

Argument : Joy Mangano a su s'extirper d'une vie difficile dans une famille quelque peu chaotique. En quarante ans, elle n'a cessé de rêver à la fabrication de choses : suite à un accident de verres cassés et de vin épongé en se taillant les mains, elle se lance dans l'invention du balai à vapeur, le "Miracle Mop". Elle deviendra milliardaire grâce au télé-shopping dans les années 90.

Joy

Ma critique : Incarnation du rêve américain, Joy est une femme qui représente une véritable revendication féministe. Personne ne croit en elle, elle trime pour défendre son projet dans ce monde des affaires dominé par des hommes qui tenteront de profiter de ses failles pour lui voler son projet. Le portrait est bien dépeint dans un biopic qui brasse beaucoup de thèmes : l'évolution dans une famille difficile (des parents séparés qui ne s'entendent pas très bien, une mère clouée au lit à cause d'une phobie sociale, un mari avec qui elle a divorcé), une économie souvent méconnue qui est celle du télé-shopping, le monde des affaires affiché du point de vue d'une femme, la réussite, etc. Joy est une femme moderne dans des décors qui s'apparentent plus à une reconstitution des années 50 que des années 90.

Que dire de Jennifer Lawrence ? L'actrice est bien loin de ses rôles d'adolescente tels que la série des Hunger Games. Elle porte par elle-même le film ; elle est tout autant sublimée par la caméra de David O. Russel qui semble en avoir fait sa Muse après Happiness Therapy (2012) et American Bluff (2013). Le drame laisse place à la comédie dans un conte qui se veut initiatique : chacun a le droit de vivre et de se battre pour ses rêves. Le reste du casting est saisissant bien qu'il ne parvienne qu'à mettre la beauté du jeu de Jennifer Lawrence en valeur. Le côté "conte de Noël" parvient à refléter un certain rêve américain entaché par quelques critiques. Cependant, dans ce portrait de femme que l'on pourrait qualifier de "féministe", il est paradoxal de constater que l'émancipation de l'héroïne vient de l'objet de son aliénation : une serpillère pour celle qui refusera de rester sagement dans son foyer comme la règle l'impose (surtout dans les années 90). Intéressant ; la revendication semble venir de l'appropriation ou du retournement de l'usage de l'objet de la soumission.

Un conte féministe a déguster sans modération

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