Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Du côté de Clio

Un Prophète

26 Juillet 2015, 07:38am

Un Prophète

Le succès retentissant de 2009

Un Prophète, de Jacques Audiard (2009)

Avec Tahar Rahim, Niels Arestrup, Reda Kateb...
Grand prix du jury au Festival de Cannes 2009

Malik El Djebena a 19 ans, il ne sait ni lire ni écrire. Il arrive en prison après avoir tapé sur des flics : c'est une première pour lui, il prend 6 ans. Il tente de se faire oublier derrière les barreaux, il veut devenir un détenu modèle ; il travaille, ne parle à personne. Mais un jour, un curieux personnage, corse, lui demande de devenir son larbin : il devra assassiner un homme qui va témoigner contre eux. Malik refuse, fait tout pour aller au trou, mais rien n'y fait, toute la prison est sous l'emprise de la mafia : il doit tuer cet homme que personne n'arrive à approcher. Il deviendra alors le sbire des Corses, tout en montant son propre trafic...

Un Prophète, le film qui a révélé Tahar Rahim, tout comme Reda Kateb, interprétant pourtant un second rôle. Ce film a obtenu de très bonnes critiques lors de sa sortie, et n'a pas été oublié aujourd'hui encore. Un Prophète se déroule presque uniquement dans une prison, scène déjà utilisée de nombreuses fois par Scorsese par exemple ; pourtant tout semble nouveau. Le cliché de la survie en milieu carcéral est bien présent, avec Malik comme centre d'attention. Autour de lui graviteront plusieurs clans, et comme le dit l'un des personnages, voir un arabe faire affaire un corse, ce n'est pas monnaie courante. Le personnage de Malik est captivant par son ambivalence : on suit sa transformation de petit délinquant qui culpabilisera toute sa vie d'avoir du tuer un homme, à semi-tueur à gage. Jeune analphabète ayant grandi dans les foyers, il apprend à lire, écrire, l'économie, mais aussi le corse, tout seul en écoutant les mafieux parler entre eux. Tahar Rahim, incarnant le jeune Malik, est fantastique et on comprend très bien pourquoi il a vu sa carrière se lancer grâce à ce rôle.

Le film ne se passe donc que dans une prison, exit les femmes (qui gardent cependant leur statut de femme-objet) ; les manigances sont monnaie courante, et il faut réussir à comprendre et rester parfaitement attentif pour suivre toutes les péripéties. Quelques fois, on en perd notre latin... Le film se centre sur toutes ces embrouilles et sur le destin de ce jeune homme en semblant suggérer que la prison forme des mecs destinés à la survie, et donc au trafic. Malik était bien ingénu en arrivant entre ces barreaux... De petit délinquant, en utilisant son intelligence hors-normes, il deviendra gangster. Dure réalité qui semble bien trop actuelle...

Un film fort qui m'a tout de même glissé entre les doigts

Commenter cet article