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Du côté de Clio

L'homme qu'on aimait trop

22 Novembre 2014, 21:15pm

L'homme qu'on aimait trop

Heureusement qu'Adèle est là !

L'homme qu'on aimait trop, d'André Téchiné (2014)

Avec Catherine Deneuve, Guillaume Canet, Adèle Haenel...
Présenté hors compétition au festival de Cannes 2014

J'en ai rêvé de ce film, depuis son passage à Cannes. Dommage pour moi, il est sorti en juillet, et dommage pour moi en juillet je n'étais pas en France. Le film tente de montrer les dessous de l'affaire Leroux, la fameuse affaire de la disparition d'Agnès Leroux (je pense que tout le monde en a entendu parler). Ainsi, André Téchiné se centre sur l'avant disparition, avec notamment les nombreuses manipulations de Maurice Agnelet contre la mère d'Agnès après qu'elle l'ait humiliée en lui refusant le poste qu'il espérait. S'en suivent toutes les messes basses de la famille ; "lavons notre linge sale en famille", dit-on. Autant dire que c'est un échec cuisant pour la famille Leroux.

L'histoire est évidemment romancée, comme cela est annoncé dès le début du film. Un début difficile, puisque j'ai trouvé que tout sonnait faux, tant les acteurs que les images et l'histoire. Pourtant, Guillaume Canet, Adèle Haenel sans parler de Catherine Deneuve, cela fait une belle brochette de chouettes acteurs ! Oui, mais le film a eu du mal à m'hameçonner. J'ai fini par trouver qu'Adèle Haenel (vous devez à présent savoir que je l'adore) portait le film. Son regard, ses larmes, son état de perdition totale, tout était magnifique. Surtout son regard quand même. On parvient parfaitement à saisir la chute lente et irrémédiable d'Agnès ; oui, elle aura vécu des "moments très très hauts", et des "moments très très bas." Maurice Agnelet est parvenu à son objectif ; lui aussi on l'aime bien au début, puis on fini par le détester notamment à cause de ses manières misogynes face à Agnès. "Je déteste être pris dans les sentiments des autres" (dixit Maurice, of course), de cette façon pourrait se définir leur terrible relation.

Après, franchement, ce film ne m'a pas convaincue. Certaines scènes sont trop courtes, trop artificielles, tout va trop vite au début. Mais certains passages sont très bien : magnifique scène de danse africaine par Adèle Haenel, magnifique scène du "non" pour la réélection de Renée Le Roux où l'on sent la fille terriblement partagée, en femme torturée et manipulée à la perfection. Mais que dire des 20 ans qui coupent le film et qui arrivent brutalement ? D'ailleurs, bof pour le vieillissement de ce pauvre Guillaume Canet dont seuls les cheveux ont changé avec l'apparition de quelques rides ; les mains sont identiques, tout comme la voix. Niveau vraisemblance, peu mieux faire. Cependant, il n'en reste pas moins que la fin est assez émouvante et qu'elle me donnerait presque l'envie de rattraper tout le film. Mais non, je résiste, je n'ai pas été pleinement convaincue. Dommage...

Une sombre descente vers l'enfer d'une brûlante actualité dont on ne saura jamais la vérité.

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